Dans les années 60, les scientifiques se sont mobilisés pour collecter les ressources génétiques de nombreuses espèces cultivées. Aujourd'hui, la gestion de ces collections se pose de manière aiguë. Conservation, évaluation et utilisation des ressources génétiques doivent être repensées. Dans cette optique, le concept de core collection a été introduit dans les années 80 : un échantillon d'accessions issues d'une collection plus vaste et choisies pour représenter au mieux le spectre de diversité existant. Mais sur quels critères et avec quels outils constituer cet échantillon? Les caractères agronomiques, prioritaires pour le sélectionneur, sont parfois difficles à évaluer et leur déterminisme génétique est souvent complexe. Les marqueurs génétiques moléculaires, qui n'ont aucune utilité directe, révèlent une structuration de la diversité, qui peut servir de base pour construire une core collection. Les relations entre ces deux niveaux de variabilité sont mal connues : les différents types de marqueurs moléculaires sont-ils équivalents? de fortes structurations à l'échelle moléculaire sont-elles systématiquement associées à de fortes structurations pour les caractères agronomiques, etc? Les outils statistiques, qui permettent d'analyser les ressemblances entre les individus ou les populations, sont indispensables pour repérer une éventuelle structuration de la diversité. Mais quelle méthode est la mieux adaptée à chaque type de marqueur, quelle est la fiabilité de l'image qu'elle donne de la diversité et quelle signification biologique peut-on lui accorder? Cet ouvrage apporte des éléments de réponse à ces questions en partant de l'étude de la diversité génétique de onze plantes tropicales. Trois chapitres méthodologiques, sur le marquage biochimique et moléculaire, l'analyse des données et la constitution de core collections, viennent compléter ces études