Les particularités morphopédologiques de l'île de la Réunion ont largement influencé le développement de l'élevage bovin, Les andosols, qui couvrent près de 80 % du territoire, sont caractéristiques des zones où s'est développé l'élevage bovin. La mise en place d'exploitations d'élevage dans les Hauts apparaît de ce point de vue comme l'une des activités agricoles les mieux adaptées. Les conditions climatiques jouent également un rôle déterminant. Certaines parties de l'île ont des caractéristiques climatiques plutôt tropicales et d'autres, plutôt tempérées. Ces grandes tendances sont fortement nuancées par un gradient altitudinal marqué qui entraîne une baisse de la température et une augmentation de la pluviométrie et de l'humidité en attitude, entre 1000 et 3000 mètres. Les pluies abondantes, notamment pendant la période cyclonique, sont inégalement réparties dans l'espace et dans le temps. Sur le plan de la gestion des ressources herbagères, ces traits dominants du contexte écologique constituent un paramètre majeur du fonctionnement des systèmes herbagers d'altitude. La production d'herbe est irrégulière en quantité et en qualité au cours de l'année, ce qui crée des situations de déséquilibre entre l'offre fourragère et la demande du troupeau. Mais les rapports qui lient l'élevage à la végétation environnante sont multiples. Comme dans tout milieu insulaire de faible superficie, dont la végétation est extrêmement diversifiée du fait de la sélection naturelle et de l'endémisme, l'introduction d'espèces exotiques représente un danger pour la conservation du patrimoine génétique local. L'élevage a d'ailleurs largement contribué à cette dynamique d'ensemble puisque son développement s'est accompagné de l'introduction d'espèces fourragères.