Dans ce travail, le système de reproduction et le flux génique interspécifique chez deux espèces sympatriques de chêne blanc européen ont été étudiés à l'aide des marqueurs génétiques. La comparaison de trois cohortes (adultes, graines et régénération naturelle) d'un peuplement mixte de chêne sessile et pédonculé a été effectuée selon les modèles classiques de génétique. Une nouvelle forme du "mixed mating model", adaptée au cas où deux espèces interfertiles sont présentes dans le même peuplement, a été mise au point. Parallèlement on a étudié la structuration génétique du peuplement, ainsi que la phénologie de la floraison des arbres adultes et la morphologie des descendants. L'étude du peuplement adulte montre une faible différentiation des caractères morphologiques, génétiques et écologiques entre les deux espèces. La floraison des deux espèces a été synchrone sur trois années. Les génotypes des arbres adultes des deux espèces sont distribués sur le terrain selon une structure spatiale d'une taille de 20-50 m. Une structure ayant approximativement les mêmes dimensions a été observée dans la phénologie de la floraison. En théorie, un tel type de structuration devrait favoriser les croisements entre arbres génétiquement apparentés. Cependant, l'étude du régime de reproduction a montré que ces espèces pratiquent l'allogamie stricte; de plus, aucun signe de croisements entre apparentés n'a pu être observé. L'absence de croisements consanguins, alors que une structuration génétique est présente dans le peuplement, laisse supposer que un système d'auto-incompatibilité opère au sein de ces espèces. Les marqueurs utilisés (allozymes, RAPD et caractères morphologiques) ont montré que les descendants de chêne pédonculé ont tendance à se rapprocher morphologiquement et génétiquement du chêne sessile. Au contraire, les descendants de chêne sessile semblent plus éloignés génétiquement du chêne pédonculé que les arbres adultes. Les ensembles génétiques des deux espèces sont vr