La prise en compte de l'agriculture durable se heurte à une lacune des outils classiques qui ne permettent pas d'évaluer et de comparer les différentes politiques possibles. On ne sait pas évaluer ni leurs chances d'atteindre les objectifs qu'elles poursuivent ni leurs effets non désirés, en particulier sur les ressources naturelles. Parmi celles-ci, le choix de l'auteur s'est porté sur le sol. Il s'agit de mesurer les effets de la gestion du sol sur le processus naturel d'érosion. Le modèle construit présente plusieurs avantages. L'approche bio-économique permet d'améliorer la prise en compte du risque et la considération des effets à long terme sur la ressource-sol des diverses alternatives techniques de gestion, l'approche meso-économique est mieux adaptée pour traiter la problématique du développement durable. Le modèle développé n'est pas spécifique à un terrain, même si deux d'entre eux sont choisis au titre d'illustrations : la région productrice de maïs en Argentine et le village de Séguéré au Burkina Faso. Les résultats montrent que toute politique, y compris celle orientée vers la gestion de l'environnement, qu'elle soit de régulation ou d'intervention sur le marché, produit tant les effets attendus que des externalités