En réponse au fonctionnement chaotique des Etats, l'idée d'une gestion des ressources naturelles, et donc des biens fonciers, par les communautés locales, progresse sensiblement. Cette alternative semble incontournable mais elle pose de nombreuses questions lorsqu'il s'agit de la mettre en place dans des contextes de colonisation agricole. A Madagascar, à l'ouest du lac Alaotra s'observe un mouvement de colonisaiton agricole par des migrants qui tentent de contrôler des espaces sans appropriation privative. L'accès à la terre dans cette zone est à l'origine de conflits très fréquents qui empêchent la mise en place de toute opération de gestion de l'espace. L'absence de pouvoirs coutumiers et l'individualisme des stratégies des migrants condamne toute possibilité de transfert intégral de responsabilités foncières auprès des communautés villageoises. Une expérience de gestion locale des valeurs foncières a été réalisée afin de sécuriser les droits des exploitants agricoles qui s'installent dans cette région. Une voie alternative a été imaginée; elle tente de procéder à une reconnaissance individuelle des droits fonciers en passant par une concertation entre les usagers et une simplification des procédures d'immatriculation. Cette expérience apporte également des propositions pour d'autres modes de financement des services fonciers