La baisse du niveau d'ingestion entraîne généralement une augmentation de la digestibilité de la ration. Dans le cas où l'ingéré à niveau bas ne permet pas de couvrir les besoins de l'animal, de telles variations ne sont pas aussi nettes et une diminution des valeurs de la digestibilité de l'ingéré a été observée. Pour vérifier ce résultat inhabituel, une étude a été menée en milieu tropical, où les ruminants sont fréquemment confrontés à un déficit alimentaire quelquefois drastique. Les zébus, taurins et brebis ont reçu une ration alimentaire composée de 71% de paille de riz et de 21% de tourteau de coton mélassé. La mesure de la digestibilité de la matière organique et des parois végétales ne montre aucune différence sur tous les animaux. Elle est plus forte chez tous les génotypes à haut niveau d'alimentation. La chute de digestibilité ne s'explique pas par le temps de séjour des particules dans le rumen, ni par la dégradabilité in situ. Le bilan azoté chez les ovins révèle que celui-ci est toujours positif. Mais il est plus faible à niveau bas. Après réalimentation, le bilan devient plus élevé qu'avant la sous-alimentation ; cet accroissement semble transitoire. Cela est dû à une réduction des pertes essentiellement fécales