Cette deuxième partie est consacrée à l'analyse de la productivité de la terre et du travail au sein d'un système agricole traditionnel et de deux systèmes améliorés, expérimentés en station dans la partie centre-Ouest du Bassin arachidier sénégalais. Les systèmes intensifiés associent des activités agricoles et d'élevage et utilisent des moyens de mécanisation à traction bovine ou motorisés. Les résultats montrent que les rendements des cultures croissent systématiquement avec l'intensification. Cette dernière augmente aussi les quantités de sous-produits valorisables en alimentation animale. Par ailleurs, l'amélioration de la fertilité des sols stabilise les rendements. Cependant le risque économique lié à l'intensification dépend fortement du contexte climatique. Le seuil de 400 mm de précipitations annuelles apparaît déterminant pour assurer une nette augmentation de la productivité de la terre et du travail, justifiant une opération d'intensification qui conjugue labour, amendements calcaire et organique, et fumure minérale. Dans la zone à risque climatique, comme celle où s'est déroulée l'expérimentation, la diversification des activités agricoles augmente et stabilise les revenus. Des productions telles que le manioc ou le bissap et l'insertion d'une culture fourragère pérenne offrent des perspectives de développement intéressantes. Les contraintes qui entravent la diffusion de ces innovations sont liées aux conditions de marché, à la faisabilité des temps de travaux, à la gestion de la fertilité des sols et au contexte institutionnel. Des adaptations tactiques sont également analysées en vue de minimiser les risques.