L'article présente comment la mise en valeur rizicole d'une plaine lacustre conduite de maniète relativement extensive peut induire une déstabilisation de l'ensemble du milieu physique environnant, à commencer par les versants qui la ceinturent. Dans le cas traité (Lac Alaotra, Madagascar), la gestion minière des versants se présente comme le prolongement d'une stratégie de valorisation optimale du travail. Celle-ci trouve sa meilleure expression dans des pratiques rizicoles extensives et le maintien peu coûteux d'un "potentiel de mise en boue", représenté par le cheptel bovin. Le défrichement abusif de nouvelles terres sur marais et les pratiques minières de l'élevage demeurent les deux composantes synergiques du système de production rizicole dominant et précipitent ou réactivent des phénomènes érosifs latents (ex : lavaka) qui se traduisent par une constante aggravation des ensablements sur les périmètres rizicoles. Sans intervention incitative d'ordre économique, les perspectives de retour à une mise en valeur agricole moins déstabilisante pour le milieu semblent encore minces et lointaines.