En zone soudano-sahélienne, les abattoirs des grandes villes sont confrontés au problème du traitement de leurs déchets. L'équilibre financier de ces établissements étant déjà fragile, il convient de leur proposer des filières de traitement à moindre coût. Mis au point et breveté par le CIRAD, le procédé Transpaille traite les déchets organiques par digestion anaérobie en produisant du biogaz et un résidu apte au compostage. Ce dispositif a été mis en place et testé à l'abattoir de Thiès au Sénégal de 1989 à 1992. Pour le traitement de 480 tonnes/an de fumier et de matières stercoraires collectés dans l'abattoir, il comprend un digesteur de 40 m3 de capacité, un dispositif de stockage du biogaz à basse pression et une aire de compostage final. Pour une température moyenne de digestion de 31°C, les déchets donnent lieu à la production de 12 960 m3/an de biogaz et 55 tonnes/an de compost. Le biogaz est destiné à la production d'électricité par l'intermédiaire d'un groupe électrogène de 20 KVA spécialement modifié. Ce groupe couvre les besoins pendant les heures de pointe de tarification de l'électricité et se substitue également au réseau lors des coupures d'électricité. Le compost, dont la commercialisation est concurrencée par les amendements organiques traditionnels de moindre qualité, est transformé en support de culture, puis conditionné en mottes. Ces mottes sont constituées d'un mélange à 75% de compost et 25% de sable, auquel on ajoute des fongicides et un rétenteur d'eau. Après semis, l'élevage des plants est mené sous ombrière pendant 20 à 35 jours selon les espèces. Le repiquage en mottes est de plus en plus pratiqué en cultures maraîchères du fait de ses avantages agronomique et économique. C'est une valorisation optimale du compost qui permet de rentabiliser le traitement des déchets, alors que les seuls biogaz et compost permettent tout juste d'équilibrer les charges d'investissement et de fonctionnement.