La production d'une culture de canne à sucre ainsi que sa réponse à la fertilisation azotée décroissent au cours des années de production. En Guadeloupe, la magnitude du phénomène semble être plus importante sur des sols vertiques. Cette étude a été conduite dans le but de tester la validité du diagnostic de la nutrition azotée au moyen des courbes de dilution et de déterminer si l'éventuelle baisse du niveau de nutrition de la culture est intrinsèque à son vieillissement ou est due aux facteurs du milieu. La croissance, l'efficience de conversion de l'énergie solaire et la nutrition minérale de cultures (1ère et 5ème repousses) recevant des doses croissantes d'engrais azoté sur vertisols ont été suivies et comparées à celles d'une culture en sol ferralitique. La cinétique de dilution de l'azote au cours de la croissance a une allure semblable a celle des autres peuplements cultivés mais, en raison de fortes masses surfaciques foliaires, la teneur en N optimale est inférieure quel que soit le degré de croissance de la culture. Les courbes ainsi établies peuvent servir à diagnostiquer le niveau de nutrition des différents traitements mais la teneur en azote surfacique est considérée comme une variable plus adaptée en cas de comparaison avec d'autres espèces en C4. La baisse de la production et de l'efficience de conversion de la canne en 5ème repousse est due à une moindre disponibilité d'azote dans le milieu, et des pratiques visant à augmenter la porosité structurale du sol devraient être testées. Une forte interaction entre nutritions azotée et phosphopotassique a été mise en évidence