Deux conceptions opposées dominent le débat sur le rôle de la démographie dans l'évolution des écosystèmes : les Malthusiens, pour qui toute croissance démographique est accompagnée d'une dégradation de l'environnement et les Boserupiens qui pensent qu'un accroissement de la pression démographique est nécessaire à tout progrès technique et donc ne constitue pas une menace en soi pour l'environnement. Nous nous proposons d'opérer une réconciliation entre ces deux théories au travers de l'hypothèse d'une courbe en U dans la relation entre population et environnement. En appliquant cette hypothèse à la relation population-couvert boisé, nous la confrontons à une étude de terrain menée à Madagascar et la testons à l'aide d'une simulation par Systèmes Multi-agents. Enfin, nous examinons les implications d'une telle hypothèse pour le développement durable.