La production cubaine de bananes est de 360.000 tonnes annuelles (180.000 tonnes ABB, 160.000 tonnes bananes dessert, et 20.000 tonnes plantains), toute destinée à la consommation interne. Celle-ci est caractérisée par des éléments forts et particuliers : centralisation des décisions (plan quinquennal du Ministère de l'agriculture), importance du secteur d'état, politique variétale importante, poids des biotechnologies et de la recherche agricole en général, centralisation de l'offre. En effet si dans les années 1945 les productions étaient caractérisées par une prédominance des plantains (cv. "Macho" de type faux corne : 63,2%), un plan de reconversion variétale a été instauré vers la fin des années 80 afin de remplacer la grande majorité des plantains par une sélection cubaine de type "Bluggoe" (ABB, cv. "Burro CEMSA 3/4") plus productif et plus rustique. Enfin, dès 1991, Cuba s'est fortement orienté dans l'introduction et la diffusion d'hybrides tétraploïdes de la FHIA, en raison de l'impact de la maladie des raies noires (arrivée sur l'île en 1990). La production est en grande partie aux mains du secteur d'état les coopératives agricoles (CPA) recevant une aide importante de l'état. Les agriculteurs indépendants sont les seuls à poursuivre en partie la production de bananes plantain (Province de Holguin). La crise énergétique que traverse le pays depuis l'effondrement de l'URSS a obligé à rechercher des solutions alternatives : utilisation d'engrais organiques enrichis (azotobacter), lutte biologique, etc. Concernant la biotechnologie, le pays dispose d'un potentiel de production annuel de 60 millions de vitroplants et s'oriente vers la multiplication par embryogenèse somatique. Si l'autoconsommation et le troc restent important, la majorité de la production est centralisée pour sa distribution au moyen du "carnet" d'accès aux aliments (ex. : quatre doigts par personne), l'apparition de marchés libres est récente.