Les manufacturiers reprochent au caoutchouc naturel une variabilité trop importante pour certaines de ses propriétés techniques (principalement rhéologiques), qui se traduit au niveau de la mise en oeuvre par des surcoûts, des pertes de rendement, des pourcentages de produits finis non conformes importants. Cette étude propose un nouvel éclairage sur les connaissances de la thermodynamique du séchage des granulés de caoutchouc issus de fonds de tasse et sa répercussion sur le plan de la qualité du produit obtenu. Le caoutchouc évolue selon un processus chimique dépendant de la composition du milieu et des traitements thermiques en particulier, depuis sa sortie de l'arbre jusqu'à son utilisation chez le transformateur. On note la mise en évidence de l'influence majeure des éléments non-caoutchoucs à la fois sur l'isotherme de désorption et sur la cinétique de séchage. Ils jouent un rôle majeur dans le processus de diffusion de l'eau dans les granulés. Le séchage est une étape qui accélère et qui dans certains cas, modifie les réactions internes du système. On assiste à une modification de la structure du polyisoprène et à une évolution des interactions entre le polyisoprène et les éléments non-caoutchoucs. Il coexiste deux types de réactions physico-chimiques au sein de la matière au cours du séchage : réactions de réticulation qui conduisent à des hauts poids moléculaires et réactions de thermo-oxydation qui, inversement, tendent à couper les chaînes et conduisent à augmenter la population de masses moyennes ou faibles au détriment des hautes masses. En fonction des valeurs prises par les paramètres thermodynamiques, les réactions de réticulation ou de scission des chaînes deviennent prépondérantes l'une par rapport à l'autre. Le séchage intégré dans l'ensemble de la chaîne d'usinage peut être un outil de correction de la variabilité