Dans cette région du Nord Cameroun, pilote pour la production cotonnière, la SODECOTON a développé les cultures vivrières intensives et a introduit l'usage de petits tracteurs. Une enquête, réalisée en 1982 - 83, permet d'analyser les effets de la motorisation sur les principales composantes des systèmes de culture et leurs interactions, de réaliser un bilan économique et de calculer la valorisation de la journée de travail. Dans les conditions économiques créées par la SODECOTON, l'utilisation des tracteurs et la production de cultures vivrières selon les techniques encadrées (principalement le maïs) présentent un intérêt économique certain pour les petits agriculteurs grâce aux rendements élevés obtenus et à la politique de prix agricoles garantis. La pérennité d'un tel type de développement soulève cependant de sérieuses interrogations, tant techniques qu'économiques. De plus, la remise en cause de la garantie d'achat des produits vivriers ainsi que l'augmentation des intrants à partir de 1986 a enrayé la dynamique de motorisation et relancé l'intérêt de la culture attelée