Les anciennes "terres collectives" de la plaine du Gharb (Nord-Ouest du Maroc) ont été profondément transformées par l'arrivée d'infrastructures hydrauliques destinées à permettre le développement de cultures industrielles. Dans le même temps, l'administration espérait bien obtenir une simplification considérable du parcellaire et une réduction du morcellement en faisant "table rase" du passé compliqué des découpages internes savamment négociés entre les ayants droit des terres collectives. Dans de très nombreuses collectivités on vit ressurgir les logiques collectives conduisant à redéfinir l'espace en fonction des problèmes spécifiques rencontrés par les paysans. Au lieu de se substituer à ceux-ci, le schéma technique devenait un élément supplémentaire intervenant dans les critères de découpage de l'espace en zones d'accès égalitaires, prouvant par là même l'autonomie des logiques sociales sur les contraintes technico-spatiales