La démarche agronomique moderne, en cherchant à remplacer les variétés locales par des produits plus performants, entraîne une uniformisation des cultivars. Pourtant, en Afrique de l'Ouest, cet objectif se heurte à la grande rusticité des variétés locales moins sensibles aux rigueurs du climat. Dans ce travail, les auteurs étudient comment l'extrême diversité des situations environnementales entraîne une adaptation des sorghos du Mali. Plusieurs niveaux de variabilité sont envisagés. Du Nord au Sud du Mali, la durée moyenne de la saison des pluies passe progressivement de 66 jours à 140 jours. L'étude du comportement d'une petite prospection permet de montrer que les sorghos du Mali sont adaptés à ce gradient climatique de façon à épier environ deux semaines avant la fin de la saison. La variabilité interannuelle de la durée de la saison des pluies est aussi très grande. Face à cette situation, les agriculteurs utilisent des céréales photopériodiques dont la durée du cycle varie en fonction de la date de semis. Notons l'existence d'autres sources de variabilité comme les situations topographiques et les objectifs des paysans. Le photopériodisme est donc un élément déterminant du comportement de la plante et de son intégration dans le système de culture. La recherche doit respecter et maîtriser ces caractères pour en faire bénéficier le matériel végétal en cours de création