Les bassins-versants de l'Ouest de l'Alaotra présentent une étonnante diversité d'aménagements de bas-fonds, comprenant tous les stades d'évolution, depuis la forêt-galerie jusqu'aux bas-fonds rizicoles. La colonisation agricole ainsi que les modalités d'accès à la terre génèrent une déforestation accélérée. La forêt garantit une production vivrière immédiate après les défrichements. Les baibohocolluvions sont prioritairement cultivés. Les efforts sont ensuite consacrés à un perfectionnement des aménagements rizicoles dans le fond de la vallée et parfois, à une reforestation partielle des pentes. Il existe une dissociation entre bas-fond et plateau, deux espaces gérés par des usagers différents. La dissémination des parcelles d'une même exploitation sur des bas-fonds très éloignés amoindrit la notion de terroir, comprise au sens des géographes africanistes. La clarification préalable des droits fonciers, la recherche de consensus entre usagers et l'adoption d'échelles d'action différenciées doivent être des priorités pour toute intervention en matière de développement rural.