L'Etat sénégalais s'est désengagé de la filière rizicole irriguée à partir de 1987. Ce processus a touché progressivement toutes les fonctions autrefois contrôlées par un organisme para- étatique, la SAED : gestion des terres et de l'eau sur les aménagements, crédit, prestations de service, transformation du paddy. Ces fonctions ont été rapidement reprises par de nouveaux acteurs, paysans autochtones, néo-ruraux et investisseurs urbains. La création de nouveaux aménagements et la mobilisation importante du crédit ont soutenu dans un premier temps une dynamique active de développement régional. Celle-ci a touché inégalement les acteurs en place, et ses résultats technico-économiques ont été très divers selon le type d'aménagement. Après trois ans d'euphorie, la diminution du taux de remboursement des prêts a conduit la banque agricole à réduire ses encours, entraînant une stagnation du processus. Avec la dévaluation du franc CFA et la libéralisation de la transformation en 1994, la filière se trouve placée devant de nouveaux défis dont les perspectives sont tracées en conclusion.