Dans les zones sèches ou subhumides d'Afrique, l'élevage est encore extensif. Les troupeaux pâturent les jachères, les savanes boisées et les forêts claires. Ces espaces à vocations multiples sont fortement influencés par le pâturage, qui entraîne des modifications écologiques importantes, et généralement une dégradation du milieu défavorable aux autres usages potentiels. Un dispositif expérimental a été installé dans le nord de la Côte d'Ivoire avec deux objectifs : la connaissance des régimes alimentaires des bovins, ovins et caprins ; l'étude de l'effet du bétail sur la végétation, en comparant un troupeau exclusivement bovin à un troupeau mixte. Les trois espèces ont des régimes différents, et en trois années seulement, des impacts très différents sur l'évolution du pâturage qu'elles exploitent. Le troupeau mixte est défavorable aux ligneux. Il n'empêche pas la régénération de s'installer, mais empêche son développement. A terme, le risque est d'obtenir une végétation composée d'arbres vieillissants surmontant une strate arbustive composée d'un nombre limité d'espèces peu appétées. Les bovins ont un effet moindre sur les ligneux, mais dégradent la strate herbacée. A long terme, ils permettent la reconstitution d'un couvert forestier. Mais le piétinement et l'abroutissement semblent annuler cet avantage