Erianthus arundinaceus a un potentiel génétique important pour améliorer l'aptitude à la repousse, la vigueur, la tolérance aux stresses environnementaux et la résistance aux maladies de la canne à sucre. Beaucoup d'essais infructueux ont été réalisés pour introduire ces caractères dans les cultivars modernes de canne à sucre. Nous rapportons ici les progrès réalisés depuis que les outils moléculaires sont utilisés. La PCR ciblée révélant les variations de taille au niveau des répétitions en tandem de l'ADNr 5S a été utilisée directement sur des fragments de feuilles pour identifier les hybrides six semaines après germination. Cette sélection précoce des descendants évite de perdre les hybrides à cause de la compétition avec les individus issus d'autofécondation. Parmi les quatre-vingt seize croisements impliquant Saccharum officinarum ou un cutivar (Saccharum spp.) comme femelle et E. arundinaceus comme mâle, 26 se sont révélés fertiles et ont produit 1328 descendants. Trente-sept hybrides ont été identifiés sans ambiguïté, mais seuls 19 ont survécu. Ces hybrides sont issus de trois croisements tous impliquant S. officinarum comme femelle. L'élimination de chromosomes a été observée chez les sept hybrides analysés par hybridation génomique in situ (GISH). Un très faible taux d'hybridation croisée a été observé entre les génomes des deux espèces après GISH. Ceci confirme les études moléculaires récentes qui suggèrent que E. arundinaceus est assez distant du genre Saccharum. La limitation majeure pour l'introgression d' E. arundinaceus réside maintenant dans l'apparente stérilité des hybrides.