Le caféier Arabica se cultive dans des conditions très diverses en Amérique centrale. A la diversité écologique des régions de production s'ajoute une grande diversité intrarégionale des itinéraires techniques. La nature et la densité des arbres d'ombrage qui sont associés au caféier sont une des principales sources de diversité. C'est ainsi que des caféières en culture pure peuvent coexister avec des plantations sous un ombrage de légumineuses arborescentes, ou encore avec de véritables systèmes agroforestiers, complexes et multistratifiés, où fruitiers, bananiers et essences forestières sont présents en proportions variées dans la caféière. L'ombrage a de nombreux effets sur le microclimat, effets plus ou moins marqués en fonction de sa structure: effet tampon sur les températures, interception des gouttes de pluies, redistribution de l'eau et conservation de l'humidité dans le couvert végétal, réduction du rayonnement incident, effet de brise-vent. Ces multiples effets expliquent que la seule connaissance du climat ne suffise généralement pas à prévoir le développement épidémique des parasites du caféier et que les calendriers de traitement régionalisés que l'on propose souvent en Amérique centrale soient inadaptés. Dans le cas de la rouille orangée, grave maladie du caféier causée par Hemileia vastatrix, cette régionalisation semble encore plus incohérente quand on sait que la production du caféier, caractéristique propre à chaque parcelle, est un facteur de sensibilisation à la maladie. L'élaboration d'un outil d'aide à la décision pour lutter contre la rouille orangée requiert une caractérisation de chaque plantation en tant que système, tant du point de vue physique, que phytotechnique et biologique. Une étude intégrée par enquête a permis d'aboutir à cette caractérisation sur un échantillon de 73 caféières du Honduras. Les observations des caractéristiques des parcelles et des incidences de rouille orangée se sont déroulées sur trois années. Une analyse par