Dans les Andes centrales, entre le littoral pacifique désertique et la cuvette amazonienne humide, s'observe un étagement écologique complet dû à l'importance du volume montagneux, à la latitude et aux particularités hydroclimatologiques régionales majeures (anticyclone du Pacifique sud et courant de Humboldt). De telles caractéristiques font de ces Andes tropicales du Sud, le segment de la chaîne le plus riche sur les plans du climat et de la biodiversité, ce qui s'est aussi traduit par l'installation et le développement d'importants foyers de peuplement et de prestigieuses civilisations anciennes bien connues dans un environnement jugé plutôt rude actuellement. Face aux contraintes du milieu, ces sociétés ont formé des archipels de groupes de production qui occupaient toutefois des terres situées largement au-delà des hautes surfaces de l'altiplano, jusque dans les vallées "tempérées", mais également jusqu'au littoral et aux terres chaudes du versant amazonien. Plus tard, les événements liés à la colonisation espagnole, puis aux bouleversements fonciers, économiques et technologiques contemporains, ont anéanti l'articulation territoriale ancestrale que ces populations avaient fondé sur la mise en valeur de différents étages écologiques, ce qui a provoqué un déséquilibre entre l'homme et son milieu. Fuyant un altiplano surpeuplé et un milieu fortement dégradé, des groupes humains sont partis en direction des plaines amazoniennes, à la recherche de nouvelles terres. Au fur et à mesure de la progression vers ces espaces inconnus de nombreuses générations de colons sont passées tour à tour par des phases d'acculturation, de déstructuration et de recomposition socio-culturelles. Chacune de ces étapes indiquant une distanciation plus grande avec le terroir d'origine (identité culturelle) et l'établissement de relations originales (représentations), avec les milieux extrêmement variés successivement découverts et utilisés. Le traitement donné à ces nouveaux écosystèmes e