Depuis le début des années 80, un programme de sélection récurrente réciproque est appliqué à C. canephora en Côte d'Ivoire dans le cadre d'une collaboration entre le Centre National de Recherche Agronomique de Côte d'Ivoire (CNRA) et le Centre International de Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD). A la base de ce programme, il y a l'étude de la diversité génétique de C. canephora. Les travaux de l'ORSTOM (devenu l'Institut de Recherche pour le Développement - IRD) ont permis de mettre en évidence l'existence de deux pools génétiques : le pool Guinéen et le pool Congolais. La structure de cette diversité a par la suite été précisée et quatre groupes génétiques différents ont été identifiés dans le pool Congolais. La vigueur hybride ou hétérosis observée au niveau des descendances entre parents Guineens et Congolais a été exploitée par la sélection récurrente réciproque (SRR). Les groupes génétiques ont été caractérisés et évalués avant de définir les populations de base de la SRR. Les tests intergroupes ont ensuite été réalisés en utilisant deux ou trois testeurs de la population réciproque (SRR indirecte sur testeurs). Aujourd'hui, un bilan du premier cycle de sélection peut être dressé. Pour le groupe Guinéen, les gains génétiques sur les valeurs en test atteignent 38%, 7% et 3%, respectivement pour le rendement, la taille des grains et la sensibilité à la rouille orangée. Pour le groupe SG2 du groupe Congolais, les gains sont de 31%, -3% et 25% pour les mêmes caractères. L'aboutissement majeur de ces deux décennies de sélection est l'identification de 10 hybrides interpools, diffusés sous forme de semences, produisant autant sinon plus que les clones actuels, distribués sous forme de boutures. Le meilleur hybride interpool a un potentiel de production de 3,5 tonnes de café marchand par hectare et par an, soit 40% en plus que le clone 461, l'un des clones les plus producteurs actuellement vulgarisés. Ceci constitue une évolution décisive pour l'util