Au défi de mettre en place un Contrat Territorial d'Exploitation dans la commune de Cilaos à l'île de la Réunion, de multiples réponses étaient possibles. Une approche ciblée sur un produit à haute valeur ajoutée comme le vin en était une. Ce choix, répondant à une demande bien identifiée, est particulièrement pertinent au moment où l'île s'ouvre de plus en plus à une économie mondiale. Tout en faisant ce choix d'un produit pour construire le CTE, c'est aussi l'aspect "territorial" qui a retenu l'attention. Dans ce cadre, il est intéressant de connaître ce que "disent" les habitants de leur "territoire". Ces "dires d'acteurs", confrontés à une analyse géographique conduite par des intervenants externes font apparaître des logiques simples presque banales: l'urbanisation, la perte de vitesse de l'agriculture, le développement du tourisme etc., dans un site exceptionnel. Ces banalités ne sont pourtant pas si évidentes. Elles résultent de choix, de négociations et de décisions qui se construisent entre de multiples acteurs. Les uns semblent exclus ou en sont victimes (les chômeurs, les jeunes...), d'autres au contraires sont plutôt "gagnants". En fait, tout cela s'inscrit et se lit sur le territoire comme sur un tableau d'école. Apparaissent alors des règles d'aménagement et des questions "inattendues" concernant la construction du territoire, comme par exemple: comment gérer l'héritage que constitue le jardin montagnard construit patiemment au fil des siècles ? Comment se positionner sur les friches, contrôler l'urbanisme le long des routes ? Le cumul de ces faits, de ces questions, des évolutions et des causes qui les expliquent conduit à s'interroger ce que peut être un CTE qui prenne réellement en compte le territoire. De ces interrogations, découlent quelques pistes (suggérées en grande partie par les habitants eux-mêmes) concernant la construction de ce CTE. Plus généralement cela conduit à réfléchir sur l'avenir de la commune de Cilaos; mais c'est déjà un autre