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La libéralisation de la filière cacaoyère ivoirienne et les recompositions du marché mondial du cacao : vers la fin des "pays producteurs" et du marché international ?

Losch B.. 2002. In : Assamoi Yapo Robert (ed.), Burger Kees (ed.), Nicolas Dominique (ed.), Ruf François (ed.), De Vernou Patrice (ed.). L'avenir des cultures pérennes, investissement et durabilité en zones tropicales humides, 5-9 novembre 2001, Yamoussoukro, Côte d'Ivoire. Montpellier : CIRAD. Conférence internationale sur l'avenir des cultures pérennes, 2001-11-05/2001-11-09, Yamoussoukro (Côte d'Ivoire).

La libéralisation complète de la filière cacaoyère ivoirienne est venue clore un processus de recomposition du marché international engagé au cours des années 1980. Avec 45% de l'offre mondiale, la Côte d'Ivoire était le dernier obstacle à la domination d'un oligopole de grandes firmes spécialisées dans le broyage des fèves. L'article montre les illusions et l'impossible pouvoir de marché du premier pays producteur. Il détaille les changements qui ont profondément affecté la filière ivoirienne dans les années 1990 et révèle combien ces évolutions ont été à la fois, un enjeu et une illustration des reconfigurations du marché et de l'industrie mondiales. La rencontre entre le besoin d'alliances internationales des firmes ivoiriennes issues de la privatisation et celui des grands broyeurs mondiaux à la recherche d'une garantie de leurs approvisionnements s'est traduite par un renforcement des processus d'intégration verticale dont l'expression a été en premier lieu le développement de la transformation à l'origine, en Côte d'Ivoire. Les difficultés financières des firmes ivoiriennes, déstabilisées par leur croissance trop rapide et par les changements politiques issus du coup d'état de la fin 1999, débouchent aujourd'hui sur un contrôle de la filière par les grands broyeurs mondiaux. Cette intégration par les firmes s'accompagne d'un dépérissement du négoce, d'une spécialisation des tâches entre les broyeurs et les chocolatiers et d'une standardisation de la qualité du cacao vers un produit moyen "tout venant". Elle annonce à la fois la "fin des pays producteurs" et celle du marché international.

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