Cette communication soulève la question des formes d'appui aux multiples fonctions de l'agriculture dans de nombreux pays où existent des limites à l'allocation de ressources (publiques ou privées) et au recours au marché pour rémunérer d'autres éléments que la production agricole. Elle signale plusieurs modalités de gestion collective de ces autres fonctions au sein des agricultures paysannes et familiales à partir de situations empiriques observées au Nordeste du Brésil et en Nouvelle Calédonie. Ces pratiques témoignent de la capacité d'intégration, non seulement sociale, environnernentale, mais aussi économique des prestations non marchandes. La gestion partagée de ressources et de bien communs, l'entraide, les services de proximité, la redistribution de produits, souvent régis par des règles de réciprocité, viennent compenser les limites et les effets de différentiation ou d'exclusion induites par les relations marchandes. Elles traduisent, au niveau local et régional, la mise en valeur des diverses fonctions de l'agriculture, complétant son appréhension comme un bien public au niveau macro ou planétaire.