En 1994, un plan de relance de la vanilliculture a été mis en place à La Réunion. Il consistait à planter la vanille de manière intensive sous des ombrières. Les premiers résultats ont été encourageants avec de meilleurs rendements en gousses et en vanilline. Cependant, une dégénérescence accompagnée d'une mort précoce des lianes a été observée et a révélé la présence de plantes infectées par des virus. Il était nécessaire d'identifier, de caractériser et d'étudier l'épidémiologie des virus économiquement importants (le Cymbidium mosaic potexvirus ou CymMV et un ou des potyvirus non identifiés) afin de mettre à la disposition des planteurs du matériel indemne de virus et prévenir toute introduction de virus sous des ombrières réhabilitées. Les différentes études sur le CymMV ont permis de mettre en évidence: 1/ le caractère polymorphe des symptômes sur vanillier (Vanilla fragrans) et donc l'impossibilité de diagnostiquer ce virus sur la base des désordres physiologiques provoqués, 2/ une contamination des ombrières par bouturage de lianes infectées ainsi qu'une progression rapide du virus suite aux opérations culturales, et 3/ la présence d'une seule souche de CymMV sur l'île (CymMV-R). La comparaison de séquences nucléotidiques a montré plus de 97% d'homologie entre les isolats réunionnais. Par ailleurs, les expériences d'inoculation sur plantes indicatrices ont montré que la souche CymMV-R est aisément transmissible mécaniquement mais uniquement sur son hôte homologue (Vanilla fragrans). Elle diffère ainsi biologiquement de l'isolat japonais provoquant des tâches et stries nécrotiques sur l'orchidée Vanda. Grâce à ces différents travaux, une pépinière certifiée de lianes saines a été mise en place et les boutures sont en vente depuis peu. La caractérisation du ou des potyvirus s'est avérée beaucoup plus délicate. L'amplification de fragments du gène capside avec des sondes spécifiques des potyvirus, ainsi que de fortes réactions aux différents anti-sérum Potyvirid