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Faut-il brûler les greniers communautaires ? : quelques éléments de réflexion pour des politiques de sécurité alimentaire en zone sahélo-soudanienne

Teyssier A., Magrin G., Duteurtre G.. 2005. In : Raimond Christine (ed.), Garine Eric (ed.), Langlois Olivier (ed.). Ressources vivrières et choix alimentaires dans le bassin du lac Tchad : XI Colloque International Méga-Tchad, 20-22 novembre 2002 à l'université de Paris X-Nanterre. Paris : IRD, p. 667-696. (Colloques et séminaires). Colloque du Réseau Méga-Tchad. 11, 2002-11-20/2002-11-22, Nanterre (France).

Une grande partie des populations rurales du bassin du lac Tchad est exposée à des pénuries alimentaires cycliques. Ces crises se manifestent en période de "soudure" par une envolée des cours des céréales sur les marchés et provoquent des disettes récurrentes, voire des famines, qui entravent toute dynamique de développement. Faute de données statistiques fiables, les explications données à ces pénuries relèvent davantage d'impressions, à forte teneur idéologique, que d'analyses rigoureuses. Les postulats sur les accidents climatiques, la spéculation des commerçants, l'influence néfaste des cultures de rente ou encore l'imprévoyance des paysans sont autant de causes systématiquement avancées. On entend également des discours culpabilisants lorsque sont dénoncés le gâchis causé par la fabrication d'alcools et l'archaïsme des techniques agricoles. En revanche, des explications structurelles moins visibles, tels l'enclavement des marchés vivriers en saison des pluies ou les blocages administratifs à la circulation des vivres, sont rarement évoquées. Les paysanneries ne restent pas inertes face à ces crises; elles déploient des stratégies diversifiées d'anticipation du risque alimentaire (activités extra-agricoles, culture des sorghos de saison sèche, des tubercules, stockage de céréales, petits élevages,...) ou d'adaptation aux pénuries (cueillette, migrations temporaires), qui, si elles s'avèrent insuffisantes, se soldent par l'émigration définitive vers la ville ou des terroirs aux productions moins aléatoires. L'Etat entend également participer à la sécurisation de l'alimentation de ses administrés, par le biais de stocks de sécurité puis de programmes d'aide alimentaire. Depuis les crises climatiques des années 1970-80, l'action publique est parfois relayée par des ONG, qui misent bien souvent sur le "stockage communautaire" pour parer à d'éventuelles crises alimentaires. Mises en oeuvre par une grande diversité d'acteurs, ces interventions ont connu davantage d'éc

Mots-clés : sécurité alimentaire; stockage; régulation de la production; marché; organisation paysanne; tchad; cameroun; stratégie paysanne; cameroun nord

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