La lutte contre la PPCB, actuellement considérée comme prioritaire par les services vétérinaires africains, fait l'objet d'un débat important en Afrique. Les stratégies de lutte envisageables dépendent du point de vue observé. Un suivi d'élevage (enquête longitudinale) en milieu traditionnel sédentaire mené en Ethiopie (West Wellega) montre que dans un contexte où l'intervention des services publics est faible, les éleveurs ont recours à une gestion privée individuelle de la maladie (automédication). En effet dans un contexte enzootique apparemment stable l'utilisation de traitements antibiotiques et l'ajustement des pratiques d'élevage, tel que l'isolement des animaux malades, permettent une forte réduction des pertes subies au niveau du troupeau individuel, en particulier de la mortalité. Les points de vue nationaux et internationaux recommandent par ailleurs une gestion publique à grande échelle de la PPCB par vaccination de masse et contrôle des mouvements d'animaux et proscrivent les traitements antibiotiques, l'objectif final étant l'éradication de la PPCB nécessaire pour l'accès d'un pays ou d'une région aux marchés internationaux des produits bovins. La mise en oeuvre sur le terrain des réglementations de l'Office International des Epizooties (OIE) pour le contrôle de la PPCB est discuté dans un contexte d'économie agricole de subsistance où les services publics disposent de peu de ressources et où le commerce du bétail reste localisé. Dans ce contexte, la prise en compte de perspectives multiples dans l'analyse et une gestion participative et privée de la pathologie visant à limiter son impact économique au niveau du troupeau d'exploitation est constatée et discutée en comparaison des actions proposées dans les régIementations internationales ou d'actions préventives collectives. (Texte intégral)