Dans les îles du Nord de l'archipel du Vanuatu, les cocoteraies se développent depuis le début du siècle et le coprah constitue la première source de revenu. L'extension des cocoteraies a profondément modifié les systèmes de culture traditionnels mélanésiens. Ces dernières années, la baisse du revenu liée au coprah conduit les agriculteurs et les organismes de développement à rechercher de nouveaux équilibres où durabilité écologique et rentabilité économique doivent être combinées. Après défriche de la forêt ou de jachères arborées, jardins vivriers et cocotiers sont couramment associés. Cette association évolue ensuite en un système pérenne complexe. Les cocoteraies font alors l'objet d'associations multiples; pâturages pour les bovins, fruitiers ligneux, cacao, vanille, ananas, tubercules, et même replantation de cocotiers... Dans le cadre d'une étude méthodologique sur l'évaluation de ce type de système, on cherche actuellement à comprendre la dynamique temporelle des différents systèmes de culture à base de cocotiers, et en particulier le positionnement des jardins vivriers à l'intérieur de ces systèmes. Cette démarche est mise en oeuvre sur l'île de Malo (Vanuatu : 45°10'S ; 167°10'E). En pratique, la longueur du cycle de culture du cocotier, rend difficile son suivi au cours du temps. On a donc utilisé la diversité des situations culturales existantes, en terme d'âge du peuplement de cocotiers et de pratiques mises en oeuvre sur les parcelles, pour reconstruire la dynamique temporelle de ces systèmes de culture. Les principales étapes de cette démarche sont présentées. On a ainsi pu identifier deux grands types de système de culture, un système de type agropastoral et un système de type agroforestier, qui se différencient au moment de l'entrée en production de la cocoteraie. Leur localisation géographique est discutée.