Depuis 1998, la fièvre catarrhale du mouton (bluetongue) peut être considérée comme une maladie emergente dans plusieurs pays européens du bassin méditerranéen (Îles Baléares, Italie, Grèce, Corse, etc.). En France, les deux épizooties de 2000 et 2001 ont conduit à la mise en place d'un programme de surveillance sérologique et entomologique de cette maladie vectorielle en Corse et sur le pourtour du bassin méditerranéen considéré comme une zone à risque. Les tests de diagnostic sérologiques utilisés se sont ainsi retrouvés au coeur du dispositif de veille et de suivi de la circulation virale. L'objet de cette étude était d'évaluer les performances de deux tests ELISA de compétition (cELISA) utilisés pour le diagnostic et le suivi de l'infection. Cette évaluation s'est basée sur les données sérologiques et virologiques (détection de l'ARN, viral par RT-PCR) collectées lors des deux campagnes de prophylaxie de 2000 et 2001. Des analyses ROC [1, 2] ont été réalisées en considérant la RT-PCR comme test de référence (gold standard). Les aires sous la courbe ROC obtenues étaient respectivement de 0,71 (IC à 95%: 0,60 - 0,81) et de 0,84 (IC à 95%: 0,73 - 0,96). Dans ce cadre, les seuils des tests cELISA ont été redéfinis afin d'optimiser leurs valeurs de sensibilité et spécificité. L'utilisation de ces tests est discutée en particulier par rapport à l'utilisation de la PCR comme test de référence. Des données supplémentaires sont nécessaires afin de préciser les qualités intrinsèques de ces tests, particulièrement pour leur utilisation comme outil de vigilance dans les zones indemnes. (Texte intégral)