Les fonctions assignées à l'agriculture ne se limitent plus à la seule production. L'émergence de préoccupations nouvelles concernant l'impact des activités agricoles sur l'environnement, la gestion durable des ressources et des territoires, la préservation de l'aménité des paysages a conduit à élargir ces fonctions et à modifier les objectifs assignés au développement rural. Ces nouvelles préoccupations nécessitent de revoir les thématiques et les méthodes en matière de recherche comme de développement, en particulier elles entraînent pour les agronomes la nécessité de modifier leur façon d'appréhender l'espace rural. Ce changement de perspective devrait se traduire tout d'abord par une attention plus grande portée à l'évolution de l'état des ressources naturelles en fonction des pratiques des agriculteurs, éleveurs, ou forestiers et de l'utilisation qu'ils font de leurs territoires. Tout le monde s'accorde désormais pour reconnaître la nécessité de responsabiliser les différents acteurs à la gestion de ces ressources et territoires si l'on veut assurer leur durabilité. Mais avant d'élaborer de nouveaux modes de gestion, il paraît utile de mieux identifier les règles, les usages et les formes d'organisation sociale que ces acteurs ont déjà adoptés afin de valoriser leurs acquis et savoirs endogènes. Par ailleurs, la construction d'alternatives qui soient agro-écologiquement durables et acceptables sur le plan socio-économique implique une construction collective de nouveaux modes de régulation dans l'usage des ressources et territoires. Cela conduit à s'interroger sur la pertinence des politiques publiques et leur éventuelle redéfinition. Cette évolution des thématiques de recherche et de développement implique le développement de méthodes et d'outils nouveaux que ce soit en matière de spatialisation de l'état des ressources et de l'organisation des territoires ou d'action collective pour une meilleure gestion des ressources et territoires. C'est pour confronter le