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Le foncier de l'arbre

Saïd M., Sibelet N.. 2003. In : Dugué Patrick (ed.), Jouve Philippe (ed.). Organisation spatiale et gestion des ressources et des territoires ruraux : actes du colloque international, Montpellier, France, 25-27 février 2003. Montpellier : CNEARC-SAGERT, p. 360-367. Colloque international sur l'organisation spatiale et gestion des ressources et des territoires ruraux, 2003-02-25/2003-02-27, Montpellier (France).

L'insécurité foncière est reconnue comme une source de conflits et, en conséquence, une inhibition aux processus de développement engagés par les populations rurales. Si les études sur le foncier de la terre sont nombreuses, celles analysant le foncier de l'arbre -concept précisé dans l'article - sont peu courantes. Or les résultats trouvés par les auteurs sur le foncier de la terre s'appliquent, comme un effet gigogne, sur le foncier de l'arbre, renforçant ainsi ces résultats. En Afrique, les droits d'accès à la terre sont multiples, la propriété privée n'étant qu'un droit minoritaire parmi d'autres. Il en est de même pour les droits d'accès à l'arbre. Les spécialistes du foncier (économistes, socio-anthropologues, juristes...) ont montré qu'il faut dissocier les statuts des ressources et du fonds (de la terre). L'arbre est à la fois une ressource par rapport à la terre qui le porte et un autre fonds. En conséquence, les droits qui s'appliquent à l'arbre peuvent être distincts, à double titre, de ceux de la terre qui le porte. Aux Comores où la terre est un enjeu pour la survie même de la famille, l'arbre, valeur agronomique, économique et symbolique tient une place centrale dans les systèmes de production et constitue un enjeu social générateur de conflits et d'innovations. Le cas de Bandarsalam dans l'Ile de Mohéli montre que les autochtones utilisent un alibi, à savoir un argument environnementaliste, auprès des institutions politiques et associatives pour évincer les allochtones devenus trop gênants, de leur point de vue, dans leurs installations. Les autochtones dénoncent une dégradation de la forêt alors qu'ils savent pertinemment que les pratiques des allochtones sont préservatrices de l'environnement. Ces derniers vivent essentiellement de systèmes de production agroforestiers. De même que d'autres auteurs l'ont dit pour la terre, nous l'affirmons pour l'arbre ; seule la prise en compte de vrais enjeux fonciers peut faire sortir des débats fonciers biaisés

Mots-clés : gestion foncière; forêt; comores

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