L'agriculture chinoise est bien connue pour la faible taille des exploitations. La réalisation d'une enquête dans la Province du Hebei, au Nord de la Chine, fournit les éléments pour préciser la tendance de l'évolution de cette agriculture. Comme un marché foncier officieux s'est mis en place, la taille moyenne des exploitations augmente. La réalisation des opérations culturales ne requiert plus l'engagement à temps plein des membres de la famille paysanne. Pratiquement toutes les exploitations sont concernées par des activités hors de l'agriculture mais les femmes des chefs d'exploitation sont rarement impliquées. Ces activités contribuent significativement au revenu total des exploitations, mais la part de l'agriculture reste prédominante. Le revenu de l'agriculture provient essentiellement des productions végétales, en particulier de la production cotonnière que l'introduction de variétés génétiquement modifiées a permis de relancer. Le niveau moyen du revenu des familles paysannes reste faible en comparaison du revenu des familles des zones urbaines et l'écart se creuse. L'accès à la terre par location permet d'augmenter le revenu agricole. La toute récente mesure politique qui officialise le marché foncier est destiné à soutenir ce phénomène mais il est probable que toutes les familles paysannes puissent en profiter. Des mesures complémentaires apparaissent nécessaires pour réduire le différentiel de revenu dont souffrent les familles paysannes. Aider les paysans à s'impliquer davantage dans les activités non-agricoles est un des défis à relever mais qui pourrait s'avérer insuffisant.