La communication rappelle quelles sont les méga-tendances qui détermineront largement les transformations à venir des agricultures à haute productivité dans les régions très peuplées d'Asie: la nécessité de consolider la sécurité alimentaire globale, surtout en Asie du Sud, l'urbanisation galopante, les diminutions des surfaces agricoles disponibles, de l'eau agricole, du nombre de travailleurs, ainsi que la consommation des intrants chimiques externes aux exploitations agricoles. Les problèmes actuels et émergents auxquels ces agricultures sont ou seront confrontées sont ensuite présentés. Le plafonnement des rendements potentiels et le nécessaire partage de l'eau, la durabilité de l'exploitation intensive des milieux, la diversification agricole marchande et l'attractivité de la profession agricole ainsi que le déplacement des avantages comparatifs sont discutés. Puis l'auteur présente les orientations actuelles de la recherche agronomique pour tenter d'y faire face en surpassant les potentiels de rendement de la révolution verte, en assurant la durabilité de l'exploitation intensive du milieu par une meilleure efficience des intrants, en s'adaptant au changement climatique, et en intégrant les connaissances pour l'aide à la décision. Enfin des inflexions ou nouvelles orientations de la recherche agricole qui semblent souhaitables afin de mieux relever les imposants défis posés par des systèmes de plus en plus complexes lors des trois prochaines décennies sont proposées. L'accent est mis sur l'importance de démarches plus intégrées et concertées pour la gestion des ressources renouvelables s'appuyant notamment sur les avancées récentes dans le domaine de la modélisation dynamique des systèmes adaptatifs et de leur utilisation concrète avec les parties prenantes sur le terrain. Le propos est illustré au moyen de plusieurs exemples pris dans les zones à riziculture irriguée intensive en Asie.