Les zones irriguées des bas de la Réunion constituent l'aire privilégiée de culture de la canne à sucre, compte tenu des niveaux élevés de productivité atteints avec la maîtrise de l'eau. Le développement de l'irrigation, au-delà d'un objectif de productivité pour la canne à sucre, répond aussi à un objectif social d'emplois. En effet, l'aménagement des périmètres irrigués dans le sud de l'île a accompagné une réforme foncière qui a permis l'installation de plusieurs centaines de petites exploitations familiales orientées initialement sur la monoculture de canne à sucre. Une approche typologique du fonctionnement des exploitations et de leurs stratégies en 2000 rend compte des voies d'évolution de ce "modèle" d'exploitation issu de la réforme foncière des années 1970 et 1980 et contribue à alimenter la réflexion sur le devenir des périmètres irrigués. Alors que la rentabilité des petites exploitations cannières paraît aujourd'hui compromise, cet article s'attache à éclairer les conditions et les effets de l'orientation des exploitants vers des stratégies d'extension ou de diversification.