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La domestication des plantes en Océanie et les contraintes de la voie asexuée

Lebot V.. 2002. Journal de la Société des Océanistes (114-115) : p. 45-61.

À l'exception du cocotier, les cultures traditionnelles d'Océanie (arbre à pain, bananiers, canne à sucre, ignames, kava et taros) sont à multiplication végétative exclusive et les insulaires n'utilisent jamais de graines pour les cultiver ou les distribuer. Ces clones ont été déplacés sur de très grandes distances géographiques au gré des migrations humaines et des échanges de matériel végétal. Les apports récents des nouveaux outils de la biologie moléculaire contribuent à élucider de nombreuses énigmes d'ethnobotanique océanienne. Ces deux dernières décennies ont en effet permis de conduire des inventaires de ressources génétiques des principales plantes cultivées dans le Pacifique. Les études de diversité qui ont été réalisées à l'aide de marqueurs moléculaires, sur plusieurs milliers de cultivars, permettent d'utiliser les empreintes génétiques pour clarifier les généalogies et révéler les processus de domestication. Il apparaît que les nombreux cultivars qu'utilisent les horticulteurs océaniens trouvent leur origine géographique sur la plaque continentale Sahul et non pas en Asie comme supposé antérieurement. Dans certains cas, la domestication a toujours cours. Nous présentons une synthèse des connaissances acquises sur l'origine de ces plantes et tentons d'expliquer les fortes contraintes que rencontrent aujourd'hui les horticulteurs qui manipulent ces cultivars stériles. La vulnérabilité génétique des espèces cultivées est accentuée par les rapides changements environnementaux.
Article (b-revue à comité de lecture)

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