Cet article résulte d'une étude de terrain dans deux bassins laitiers mexicains, à partir de l'approche sur les Systèmes Agroalimentaires Localisés (SYAL). A partir d'un diagnostique des filières et des territoires, il propose une analyse des dynamiques collectives. L'histoire se révèlera être un indicateur majeur. Malgré de profondes différences structurelles et opérationnelles entre les deux bassins, on dénote des tendances communes. La convergence horizontale des stratégies se construit autour de la production d'un même produit, clans un même lieu et se matérialise ou non dans des organisations collectives. Néanmoins elle ne permet pas ici de développer des actions collectives fortes et stables. La coopération "durable" s'appuie plus sur des relations familiales et socioaffinitaires. Verticalement, l'opportunisme domine. La non spécification/qualification des produits exacerbe le phénomène. Avec une analyse par la proximité et la confiance, il apparaît que l'absence d'une proximité professionnelle forte, avec une définition claire des règles du jeu et de pénalisation, est en partie à l'origine de ces problèmes de coordination. Le bas niveau de capital social aggrave la situation. L'État n'a pas eu un rôle toujours adéquat. Rompre le cercle vicieux de la non coopération exige de rouvrir des espaces de dialogue et de trouver des projets collectifs porteurs.