Au Nord - Cameroun, l'agriculture et l'élevage se sont rapprochés depuis la décennie 80, pour partager plusieurs ressources naturelles. Les éleveurs peuls se sont sédentarisées et ont adopté l'agriculture, tandis que de plus en plus d'agriculteurs ont acquis prioritairement des animaux de trait. Les ressources foncières et fourragères sont progressivement devenues un enjeu autour duquel ces différents acteurs doivent sinon s'entendre pour mieux gérer, du moins s'activer pour maximiser l'usage. Les agriculteurs dont les terroirs sont saturés, font recours aux terres fertiles sur les nouveaux terroirs ou sur l'espace pastoral d'éleveurs. Les éleveurs ont un droit de pâture sur les résidus de cultures que souhaitent valoriser les agriculteurs eux-mêmes. De tels modes de valorisation non concertée, encouragent des déficits fourragers et des transferts déséquilibrés de biomasses recyclées par le bétail dans l'espace. La présente étude quantifie les flux de biomasses et les échanges fonciers entre les systèmes d'agriculture et d'élevage, caractérise les logiques de gestion des terroirs et fournit des indicateurs pour orienter l'action publique et favoriser l'intégration agriculture - élevage.