L'utilisation de marqueurs enzymatiques a permis d'évaluer avec précision les proportions de fèves provenant de l'autofécondation des géniteurs utilisés comme =9=, reconnus autoincompatibles et présents dans les champs semenciers biclonaux. Ces proportions sont variables; elles peuvent être très élevées avec certains géniteurs, ou au contraire être presque nulles avec le géniteur IMC 67. Des tests artificiels montrent que l'apport d'allopollen compatible, en mélange avec l'autopollen incompatible, permet une levée partielle de la réaction d'incompatibilité. Ce phénomène pourrait être à l'origine des autofécondations rencontrées dans les champs semenciers. L'observation de situations où l'on a réalisé de façon contrôlée ces pollinisations mixtes a mis en évidence une variation clonale de la levée de la réaction d'incompatibilité: les taux de nouaisons enregistrés sont compris entre 5 et 820'o. D'autre part, l'apport en proportions variables d'allopollen compatible et d'autopollen incompatible sur un clone particulier, entraîne une reaction graduelle d'incompatibilité qui s'exprime à la fois sur son intensité et sa rapidité de réponse. Les conséquences de ces phénomènes pour la conduite de la sélection et la diffusion des semences hybrides sont discutées.