Au Kazakhstan, la cohabitation du chameau de Bactriane, du dromadaire et de leurs hybrides est un fait courant au sein même des fermes. La composition physico-chimique de 147 échantillons de lait provenant de 57 chameaux de Bactriane, 70 dromadaires et 20 hybrides a été déterminée. Les échantillons ont été prélevés dans 4 fermes provenant de 4 régions différentes aux 4 saisons au cours d'une année. Comparé à celui de dromadaire, le lait de chamelle de Bactriane apparaît plus riche en matière grasse (6,67 vs. 5,94 %), vitamine C (177 vs. 152 mgL-1), calcium (1,30 vs. 1,16 gL-1), et phosphore (1,07 vs. 0,91 gL-1). L'indice d'iode est significativement plus élevé dans le lait de dromadaire (16,69) que dans le lait de chamelle de Bactriane (14,99). Afin de distinguer les deux types de lait, une analyse discriminante a été mise en oeuvre après avoir éliminé les effets liés à la variabilité saisonnière et régionale. Les paramètres discriminants sont le phosphore (coefficient linéaire discriminant=–1,00), le pH(–0,408), la vitamine C (–0,377) et la matière grasse (–0,226), en concentrations plus élevées dans le lait de Bactriane que dans celui de dromadaire. L'indice d'iode (0,287) était plus élevé dans le lait de dromadaire. Après une analyse discriminante quadratique, on peut prédire d'après la composition du lait, l'origine spécifique avec un pourcentage de bien classés de 75,4 %. La composition chimique du lait des hybrides s'est avérée intermédiaire mais avec un faible pouvoir discriminant.