Petite oasis historique de la région de Kébili (sud tunisien), Fatnassa Nord est un milieu difficile soumis à de fortes pressions sur les ressources en eau souterraines peu renouvelables et présentant les contraintes environnementales et socioéconomiques typiques des oasis de la région de Nefzaoua. Le volet méthodologique pour cette recherche porte sur la prise en compte conjointe des ces facteurs et essai d'approcher le système dans sa complexité. Un premier niveau d'analyse met en évidence une faible performance de la gestion collective de l'eau avec des durées élevées de retour du tour d'eau pouvant atteindre 60 jours pendant la saison estivale. Ces dysfonctionnement sont liés à la combinaison de facteurs techniques (faible efficience de distribution et d'application de l'eau) et socioéconomique (dynamiques conjointes de morcellement du parcellaire et d'extensions des surfaces irriguées en dehors de l'aménagement et participent au bas niveau de performance mais aussi à l'efficience technique et économique des exploitations. Il contribue au niveau d'intensification de l'oasis : faible production de dattes ; disparition de l'étage arboricole et des cultures maraîchères. Ces évolutions aggravent les problèmes de salinité, et d'engorgement pendant la saison hivernale, et influencent en retour les stratégies et pratiques des agriculteurs. Les investissements réalisés par l'état pour accroitre la disponibilité en eau pour répondre à une demande en eau croissante sont utilisés par les agriculteurs pour de nouvelles plantations, sources de conflits, et sans effet notable sur l'intensification des pratiques et d'une meilleure valorisation de l'eau. Ces plantations sont surtout le fait d'exploitations disposant de ressources financières et de main d'oeuvre familiale, et contribuent à accroitre les inégalités sociales. La filière datte, portée par une forte demande à l'exportation (surtout la variété Deglet Nour à forte valeur ajoutée et appréciée à l'export représentent la