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Les feux dans les savanes des monts Nimba, Guinée

Poilecot P., Loua N.S.. 2009. Bois et Forêts des Tropiques (301) : p. 51-66.

Le massif des monts Nimba, au sudest de la République de Guinée, fut érigé en réserve de la biosphère et en site du patrimoine mondial en 1981 dans un but de conservation d'un écosystème d'une richesse biologique extraordinaire. Le développement d'un projet d'exploitation minière est en cours d'étude, ce qui a incité les autorités à demander une étude d'impact environnemental de façon à évaluer les risques de dégradation du milieu naturel dans le cas d'une mise en exploitation du fer dans un futur proche. L'étude était composée d'un inventaire rapide de la biodiversité et d'une expertise sur l'impact des feux de brousse dans les savanes qui fut réalisée en mars 2008. Les feux de brousse sont provoqués dans le cadre d'activités pastorales, agricoles ou de braconnage. Dans les savanes de basse altitude, les feux annuels permettent le maintien en équilibre et la diversité floristique des formations herbacées et évitent leur embroussaillement. Les feux sont moins fréquents dans les savanes submontagnardes et n'ont pas d'impact négatif sur le tapis herbacé mais altèrent les lisières et le sous-bois des forêts de ravin. La pratique des feux précoces est la seule qui permette de concilier production de pâtures et conservation dans cet écosystème de savane, sans avoir d'impact négatif sur la végétation et la faune terrestre. Elle limite, voire empêche, les feux tardifs dommageables à la végétation et aux sols. Les feux de brousse ne doivent pas être considérés comme un fléau pour le massif des monts Nimba si l'on tient compte de l'origine secondaire des savanes et du façonnage par l'homme des phytocénoses actuelles par une succession d'activités agricoles et pastorales.

Mots-clés : incendie; brousse; biodiversité; savane; agriculture; pastoralisme; industrie minière; impact sur l'environnement; guinée; feu de brousse

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