Les fondamentaux sont de retour. Les cours mondiaux se sont maintenus relativement stables en 2009, mais à des niveaux bien supérieurs à ceux de 2007. La revalorisation des prix à la production et des mesures publiques d'accompagnement a favorisé la reprise de la production mondiale en 2008/2009 et la reconstitution des stocks mondiaux. L'offre mondiale s'est consolidée et la demande d'importation est restée stable. Cela a permis de lever le spectre de la crise alimentaire de 2008, provoquée par les limitations volontaires d'exportation des principaux pays exportateurs d'Asie et les hausses engendrées des cours mondiaux. La stabilité retrouvée a été cependant mise à mal durant le dernier trimestre 2009 avec l'annonce de possibles importations par l'Inde en 2010 pour compenser les prévisions d'une baisse sensible de la production 2009/2010. Dès septembre 2009, certains opérateurs prévoyaient déjà de nouvelles flambées comparables à celles que le marché a connues en 2008. Les tensions ont été exacerbées fin 2009 lorsque les Philippines ont lancé des appels d'offre pour l'achat d'importantes quantités de riz (plus de 2,6 millions de tonnes) et sur un laps de temps très court de quelques semaines. Cette attitude, incompréhensible pour certains, a fait grimper les prix mondiaux sur l'ensemble des marchés, y compris les plus éloignés en Amérique du Sud. Début 2010, on observait le retour à une certaine accalmie sur les principaux marchés. Elle pourrait être cependant de courte durée si les prévisions d'une nouvelle sécheresse, provoquée par le phénomène climatique El Niño, dans le Sud-Est asiatique, devaient se confirmer au cours du premier semestre 2010.