Les négociations sur la diversité biologique se sont tenues à Rio en 1992 selon un agenda encore très imprégné par le clivage Nord-Sud. Cette convention marquait toutefois une réelle avancée dans la tentative de construction d'une logique de développement durable en intégrant au raisonnement conservationniste un discours économique et social sur l'utilisation durable de la biodiversité, la prise en compte des savoirs naturalistes locaux et le partage équitable des avantages issus de l'utilisation des éléments de la biodiversité. Dix ans plus tard, ces objectifs sont encore loin d'être atteints et les discussions internationales butent en grande partie sur le lien entre biodiversité et innovation. Mais les dynamiques internes des pays émergents riches en biodiversité comme le Brésil, la Chine ou l'Inde déplacent aujourd'hui certains clivages traditionnels qui ont présidé à l'élaboration de la Convention sur la diversité biologique, en particulier l'objectif relatif à l'équité des échanges de ressources génétiques.