À partir de l'analyse du référentiel " One World, One Health " et de l'évolution des instruments juridiques de l'OMS et de le l'OIE, nous examinons comment ces organisations internationales intègrent la gestion de l'incertitude associée aux émergences zoonotiques récentes. Nous montrons qu'en passant d'une gestion de risques à celle de menaces, ces OI étendent considérablement leur domaine d'action à travers notamment le système de notification obligatoire. Dans le même temps, elles promeuvent une désectorialisation (entre santé humaine et santé animale en particulier) et un élargissement du système d'acteurs reconnus légitimes pour intervenir dans ce domaine. L'objectif antérieur d'éradication d'un nombre limité de maladies clairement identifiées laisse la place à une volonté de préparation à l'inconnu. Ce dispositif renforce le rôle de la surveillance épidémiologique au détriment du traitement de la question des vulnérabilités.