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MAMPU, sur les plateaux Batéké, en R.D. Congo, le projet qui réconcilie Agroforesterie et production de bois-énergie.

Bisiaux F., Peltier R., Muliele J.C.. 2012. In : Roose Eric (ed.), Duchaufour Hervé (ed.), De Noni Georges (ed.). Lutte antiérosive : réhabilitation des sols tropicaux et protection contre les pluies exceptionnelles. Marseille : IRD [Marseille], 1 Cd-Rom. (Colloques et séminaires).

Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo, a une population estimée à 8 millions d'habitants qui consommerait entre 3 et 6 millions de tonnes (MT) d'équivalent bois-énergie par an (ce qui représenterait 0,6 à 1,2 MT de charbon de bois/an, si tout le bois était carbonisé). Or cette ville est principalement entourée de savanes et d'îlots forestiers dégradés. Pour faire face à la pénurie de bois et de charbon, le projet Mampu a été conçu comme la phase pilote d'un projet de reboisement de 100 000 hectares (ha) sur les sols sableux du plateau Batéké. Malgré les guerres civiles, 8 000 ha de plantations d'Acacia auriculiformis ont été réalisées, principalement entre 1987 et 1993. A partir des années 1994, la plantation de Mampu a été divisée en lots de 25 ha qui ont été attribués à 320 familles d'agriculteurs. Ceux-ci doivent gérer leur plantation suivant un modèle agroforestier inspiré du modèle traditionnel de culture sur brûlis. Au niveau du massif, le calcul de la production totale de charbon varie, suivant les sources, de 8 000 à 12 000 tonnes annuelles (T/an), à laquelle il faut ajouter 10 000 T/an de manioc, 1 200 T/an de maïs et 6 T/an de miel. Pour le seul charbon, ceci correspond à un revenu brut annuel de 2,6 millions de dollars pour le pays, dont au moins un quart revient aux propriétaires agri-sylviculteurs. Actuellement quatre ans de production de charbon couvrent presque les investissements initiaux faits par l'Union Européenne (8,5 millions d'écus). Le projet peut donc être coonsidéré comme un succès et ce modèle mérite d'être étendu sur les savanes des plateaux Batéké, en prenant en compte les droits fonciers traditionnels et en poursuivant la diversification et la transformation locale des produits. Ceci contribuera à couvrir une part plus importante des besoins urbains en énergie renouvelable, tout en créant des emplois ruraux. Cependant, il ne s'agit pas d'une panacée car d'autres modèles de systèmes agroforestiers méritent d'être testé

Mots-clés : agroforesterie; forêt tropicale; plantation forestière; acacia auriculiformis; exploitation agricole familiale; charbon de bois; bioénergie; production énergétique; rendement des cultures; extension forestière; république démocratique du congo

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