Retour au " business-as-usual ". Après la crise de 2008-2009, suivie d'une année de convalescence en 2010, les marchés des bois tropicaux ont retrouvé de très enviables conditions en 2011. Les prix ont dépassé leurs niveaux d'avant-crise. Ceux du contreplaqué n'avaient pas été aussi intéressants depuis bien longtemps. En Europe, les prix du contreplaqué importé de Malaisie ont atteint l'index IND096 +40 %, et ceux d'Indonésie IND096 +50 %. À l'exportation, les contreplaqués de 2,7 mm fabriqués en Malaisie ont dépassé les $ 500 par m3 contre 450 début 2010. Le prix des bois sciés est resté ferme, notamment pour ceux exportés d'Afrique. Le prix du padouk scié, essence très prisée par les indiens, a atteint des sommets à 850-870 euros par m3. La crise politique en Côte-d'Ivoire a réduit l'offre pendant une partie de l'année et a contribué en particulier à la hausse des cours du bois scié. Quant au prix des grumes, il a profité d'une offre réduite avec le retrait total du Gabon de ce marché suite à l'interdiction d'exporter du bois non transformé annoncée fin 2009 (et rendue effective courant 2010). Contrairement aux années antérieures où les prix des bois africains et asiatiques tendaient à évoluer de manière asynchrone (les acheteurs se reportant sur une région quand les cours dépassaient un certain seuil dans l'autre), la hausse a été générale en 2011 malgré un tassement en fin d'année. La hausse des achats chinois (+ 55 % en 2010) et indiens, relayée par la demande croissante du Vietnam et des pays du Golfe, a dopé les cours. La morosité régnant sur les marchés européens, notamment dans le Sud du continent, n'a guère affecté la tendance. Les marchés africains se sont maintenant largement orientés vers les pays émergents et les prix sont devenus moins sensibles aux évolutions de la demande en Europe.