Xanthomonas albilineans est une bactérie phytopathogène qui est essentiellement propagée par les boutures de canne à sucre et par les outils de coupe contaminés. Il existe, cependant, au moins certaines souches de cette espèce bactérienne qui sont transmises par voie aérienne et qui sont capables de coloniser la phyllosphère avant de pénétrer dans la plante hôte. L'objectif de cette étude est d'identifier des déterminants moléculaires impliqués dans la phase épiphyte du cycle infectieux de la maladie. Dans ce but, plusieurs souches de X albilineans et d'une espèce apparentée non pathogène, ainsi que des mutants putatifs de pathogénie, ont été évalués pour leur capacité de survie épiphyte en surface de feuilles de plants de canne à sucre. Des plants de la variété CP68-1026, cultivés in vitro et âgés de 4 semaines, ont été trempés dans des suspensions bactériennes calibrées à 107 cfu/ml. Des empreintes foliaires de ces vitroplants ont été réalisées sur milieu de culture sélectif 14 jours après inoculation. La souche sauvage de X. albilineans non associée à la transmission aérienne de l'agent pathogène et appartenant au groupe génétique PFGE-A a une capacité de survie épiphyte moins élevée que les souches sauvages transmises par voie aérienne et appartenant au groupe génétique PFGE-B. Une souche de X albilineans mutée au niveau d'une protéine de la membrane externe (OmpA) ainsi que des mutants de polysaccharides de surface perdent complètement leur capacité de survie en surface des feuilles. En revanche, un mutant de mobilité, un mutant affecté dans la production de métabolites secondaires et l'espèce non pathogène apparentée à X albilineans sont capables de coloniser la phyllosphère d'une manière similaire aux souches sauvages transmises par voie aérienne. Les mutants du cluster de gènes rpf, impliqués dans la communication entre les cellules bactériennes, ont un comportement différent en surface des feuilles en fonction du gène muté.