A Madagascar, la majorité de la population est rurale et les productions agricoles sont essentiellement utilisées pour l'autoconsommation des ménages ; le choix des productions agricoles est donc directement dicté par les habitudes alimentaires. Celles-ci, peu diversifiées et particulièrement rigides, reposent principalement sur la consommation de riz dont la culture bénéficie de la mise en oeuvre de nombreuses politiques de développement et de toute l'attention des exploitants agricoles. En période de soudure, quand la céréale vient à manquer ou lorsque son prix devient trop élevé, le riz est substitué par d'autres cultures, secondaires, telles que le manioc ou le maïs. Ces dernières restent cependant culturellement perçues comme des cultures inférieures et ne bénéficient pas de la mise en oeuvre de politiques de soutien. Le riz, le manioc et le maïs sont donc, en termes de production, les trois premières productions agricoles de Madagascar et la diversification des cultures reste de ce fait très faible à l'échelle des exploitations agricoles. La diversification des productions agricoles, favorisée par les pratiques d'agriculture de conservation (AC), permet pourtant de sécuriser de manière efficace les revenus de l'exploitation agricole. Le manioc et les légumineuses alimentaires constitueraient des leviers intéressants de diversification. Ces cultures présentent par ailleurs des avantages significatifs (culture peu exigeante, fixation de l'azote atmosphérique, diversification des régimes alimentaires...). Cependant, elles ne pourront être adoptées à grande échelle qu'après la mise en place de politiques de soutien actives et efficaces et la création de filières organisées qui soutiendront leur production.